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Peut-on envisager l’expatriation lorsque l’on ne parle QUE français ?

De nombreux Français n’envisagent pas une seconde un départ à l’étranger à cause de la barrière de la langue. Pour eux, vivre à l’étranger paraît insurmontable. Et pourtant, l’expérience est tout à fait possible. 


Selon une étude récente menée par OpinionWay pour Indeed* 51% des actifs interrogés estiment que l’expatriation serait une expérience trop difficile à cause de la langue étrangère. Parmi eux, 28% estiment ne pas suffisamment maîtriser les langues étrangères pour évoluer dans un environnement non francophone. Ils ne partiront pas. Et pour certains, à contre- cœur peut- être. Il existe pourtant des solutions comme…  
 


En 2050, la langue française devrait compter près de 7% de locuteurs en plus

Choisir une destination parmi les 29 pays où l’on parle officiellement le français 

Près de 30 pays du monde ont pour langue officielle (entre autres parfois) le français, ce qui représente une population totale cumulée de 230 millions de francophones répartis dans le monde. Parmi ces pays, on retrouve une grande partie des pays du continent africain (République du Congo, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Mali, Sénégal, Guinée, Rwanda…) mais aussi des îles comme Madagascar, les Seychelles ou les Comores ou un pays transatlantique incontournable, le Canada. Il y a aussi des pays européens, comme la Belgique, la Suisse ou le Luxembourg. 

Ce n’est pas tout. A ces 29 pays, s’ajoutent 9 pays où la langue française est pratiquée sans être officielle : Algérie, Maroc, Tunisie, Liban, Mauritanie, Maurice, Sarre, Cabinda et Andorre. 50 millions de francophones potentiels complètent les 230 millions de personnes évoquées précédemment. En 2050, la langue française devrait compter près de 7% de locuteurs en plus. Vous l’aurez compris, ce sont 38 destinations possibles pour s’expatrier si vous rêvez de partir mais que vous ne parlez que le français. Selon l’étude Opinionway, 35% des actifs qui ont un projet d'expatriation professionnelle ont choisi un pays francophone en 2021. 

 

Préparer son départ si le projet d’expatriation n’est pas immédiat

Vous avez le temps, votre départ n’est pas prévu avant quelques semaines ? L’occasion est idéale pour apprendre en douceur une langue étrangère, même les bases. Inutile de dépenser une fortune, il suffit parfois de regarder des films ou des séries avec les sous titres (puis sans…), écouter de la musique, lire des livres (pour enfants, le vocabulaire y est plus simple), écouter la radio locale en ligne ou des podcasts, lire les journaux locaux (au moins les titres). 

En 2021, 64% des actifs français considèrent qu’il est possible d’acquérir les mêmes compétences (linguistiques notamment) que lors d’une mobilité internationale, depuis chez soi. Les formations en ligne se développent de plus en plus, tout comme les applications comme Babbel pour ne citer qu’elle. Enfin, si le budget et le temps le permettent, des cours avec un professeur peuvent parfaire la préparation linguistique. 

92 % des actifs partis ont déclaré avoir amélioré leur maîtrise de la langue locale en vivant sur place.

 

Se rapprocher des Français et francophones dans le pays d’accueil 

Ne pas parler d’autre langue que la sienne ne signifie pas que vous ne pouvez pas être intrépide ou que nous n’avez pas envie justement d’apprendre. Le meilleur conseil à donner est de s’entourer rapidement de « traducteurs », francophones ou parlant quelques mots locaux ou anglais, un bon début pour aborder plus sereinement les questions de logement, de transport ou administratives. D’ailleurs, les associations d’accueil pour Français et francophones sont légion dans le monde, en témoigne la FIAFE, le réseau des Accueils d'expatriés francophones à l'étranger. L’école, la colocation, l’université ou l’entreprise sont aussi des lieux à exploiter sans réserve. Selon l’étude Opinionway, 92 % des actifs partis ont déclaré avoir amélioré leur maîtrise de la langue parlée localement en vivant sur place.

Et les enfants dans tout cela ? Doté de l’un des plus grands réseaux d’enseignement homologué, la France, par l’intermédiaire de l’AEFE, permet aux plus jeunes de suivre une éducation en français dans 138 pays du monde. Si la formation est dans leur langue maternelle, l’institution propose naturellement un enseignement en anglais et/ou parfois dans la langue locale. Et, bonne nouvelle, l’apprentissage d’une langue est beaucoup plus facile et rapide pour l’enfant que pour l’adulte.   

 

Pour une expérience courte, privilégier une activité avec peu de communication

Le petit boulot saisonnier est une excellente porte d’entrée dans un pays où l’on ne parle pas français. L’Australie, la Nouvelle Zélande ou l’Argentine sont des exemples où les producteurs et les fermiers embauchent facilement des étrangers pour faire la cueillette ou travailler dans les champs. Inutile de savoir parler la langue locale et l’immersion vous permettra, en quelques jours, de faire des rencontres et d’apprendre quelques mots suffisants pour votre mission. Attention toutefois, ces travaux sont physiques et intenses. 

Même principe avec le secteur de la restauration ou de l’hôtellerie : faire la plonge, passer l’aspirateur ou plier le linge ne nécessitent pas de maîtriser la langue, à partir du moment où vous ne côtoyez pas directement les clients. L’Australie est d’ailleurs plus que jamais à la recherche de main d’œuvre pour certains secteurs, à tel point que le gouvernement prévoit de relever de 25% les quotas d’immigration dès l’année prochaine. Le pays pourrait ainsi accueillir jusqu’à 200.000 étrangers par an. 

Le signe « ok » (un rond avec le pouce et l’index) est très répandu. Mais pas partout...

 

S’aider des signes et gestes de la main pour une communication sommaire 

En attendant de connaître quelques mots locaux, ou au moins en anglais, les gestes de la main permettent d’instaurer un minimum de communication non verbale avec son interlocuteur. A condition toutefois de ne pas commettre d’impair car tous les signes ne sont pas universels.  Par exemple, le signe du pouce levé pour signifier l’accord ou le consentement est quasi universel. Attention toutefois au Bangladesh, au Moyen-Orient et en Afrique de l'Ouest, le geste est perçu comme désobligeant. Un autre exemple, le signe « ok » (un rond avec le pouce et l’index) est très répandu. Mais au Brésil, en Allemagne ou en Russie, il est presque considéré comme une insulte. Enfin, le geste « venez » (l’index qui se plie avec le reste de la main fermée vers le haut) est d’usage dans une grande partie du monde. Il est en revanche considéré comme offensant en Asie. 

 

Utiliser des outils de traduction de plus en plus efficaces

Vous n’aurez probablement pas tout le temps un interprète sous la main. Quoique, regardez dans votre poche, votre smartphone peut largement remplir ce rôle ! Parmi les applications de traduction, voici le TOP 5 qu’il faut retenir et pourquoi : 

  • Google translate, considérée comme la plus connue. Créée il y a 15 ans, l’application est gratuite et se distingue notamment par la traduction photo (placer l’écran devant le texte et la traduction se fait, approximativement). Une centaine de langues sont disponibles. 
  • Reverso context est une application de traduction qui suggère plusieurs propositions pour certains mots et permet ainsi de diversifier son vocabulaire. Une version gratuite existe
  • Deepl translator est une application plus récente, créée en 2017. Le service propose une traduction de qualité et est apprécié des utilisateurs exigeants ou dans le milieu professionnel. L’application est disponible en version gratuite (ou payante).
  • Say HiTranslate est une application qui permet d’interpréter le son : Avec le microphone du smartphone, il est possible de parler et d’obtenir une traduction instantanée. Attention toutefois à bien articuler les mots. Environ 80 langues sont disponibles. 
  • Yandex.Translate, le concurrent direct de Google Translate, est russe. Les fonctions sont similaires et l’application traduit facilement mots ou expressions en temps réel. Il est également possible de télécharger à l’avance des dictionnaires et ainsi, réaliser des traductions hors connexion. 


* mené du 24 septembre au 2 octobre 2021, ce sondage a interrogé par questionnaire auto-administré en ligne deux échantillons - 1076 étudiants et 1065 actifs.

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