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Choc, retour, enfants… Ce qu'on ne vous a jamais dit sur l’expatriation

Que vous ayez un projet d’expatriation, que vous soyez sur le départ, ou que vous rentriez définitivement, il y a des secrets que vous devez absolument connaître… paroles d'expatriés à la rédaction lepetitjournal.com

 



Non, le choc culturel n’est pas une légende, non, l’expatrié n’est pas un fuyard, oui, c’est difficile, surtout au moment de rentrer, oui, vous et vos enfants allez peut être passer par toutes sortes d’émotions et changer à jamais (de job), non, ce n’est pas forcément un succès, oui, on ne choisit pas forcément ses amis, et oui, certains supplanteront votre entourage historique… Ce que personne ne vous a jamais dit sur l’expatriation, lepetitjournal.com se charge de vous le dire.

Parfois vu comme un fuyard, l’expatrié reste un citoyen et un ambassadeur naturel de son pays d’origine.

Vous êtes un véritable héros 

Par son caractère exceptionnel, l’expatriation demande un certain courage, une capacité d’adaptation et une grande ouverture d’esprit. Beaucoup de spécialistes le disent, tout le monde n’est pas capable de quitter son pays d’origine, temporairement ou non. 

Parfois vu comme un fuyard, l’expatrié reste un citoyen et un ambassadeur naturel de son pays d’origine. En 2020, selon l’observatoire de l’expatriation, 63% des expatriés français se considèrent comme des « ambassadeurs de la France » dans leur pays d'accueil. Et, par son travail, sa mission, ou son projet, l’expatrié devient un acteur du rayonnement international de son pays. Pour toutes ces raisons, l’expatrié(e) est un héros, une héroïne. 

Ne craignez ni ne négligez vos émotions et vos réactions en expatriation

Vous mettrez du temps pour vous adapter

A des centaines ou des milliers de kilomètres, s’expatrier signifie vivre une expérience dans un autre environnement et une autre culture que les nôtres. Selon les théoriciens Black et Mendenhall, l’expatrié vit quatre phases d’adaptation interculturelle. Et pour certains, c'est compliqué. La première phase est « la lune de miel » : l’expatrié découvre et s’émerveille de sa nouvelle vie. La seconde phase est celle du « choc culturel », où l’expatrié vit une désorientation plus ou moins importante selon l’écart de cultures. La troisième phase est celle du « réglage » : L’expatrié vit une acculturation et arrive à déchiffrer son environnement. Enfin, il y a la phase de maturité : L’expatrié prend confiance, est plus à l’aise et envoie des signaux positifs autour de lui. 

Chaque personne vit chacune de ces phases plus ou moins longtemps, selon son état d’esprit, son vécu et sa sensibilité. Ne craignez ni ne négligez vos émotions et vos réactions en expatriation. Il faut parfois des mois pour s’adapter et c’est normal. 

Loin des yeux, loin du cœur…Un sentiment tout à fait légitime auquel on peut remédier assez facilement

Vous aurez peut-être le mal du pays 

Blues, nostalgie, doutes… plusieurs mots définissent ce que l’on peut appeler « mal du pays » en expatriation.  Selon Fisher et Hood, le mal du pays est « un état émotionnel cognitif et motivationnel complexe qui (…) se résume à se préoccuper des pensées de son pays d’origine » Et, quand on regarde les réseaux sociaux ou les photos envoyées par des expatriés à leurs proches, ce n’est pas un sentiment qui se voit. Pourtant, nombreux sont ceux qui vivent le mal du pays.  

Pourquoi peut-on avoir le mal du pays ? L'une des explications est que l’expatrié cherche des repères, une nouvelle zone de confort qu’il a quittée dans son pays d’origine. Dans sa recherche, il ressent plus ou moins le manque de son entourage, de sa famille… Loin des yeux, loin du cœur…Un sentiment tout à fait légitime auquel on peut remédier assez facilement. Par exemple, transformer son logement en vrai « chez soi », communiquer à cœur ouvert avec son entourage via des outils numériques toujours plus performants, se prévoir des rendez-vous quotidiens puis hebdomadaires avec sa famille, rencontrer de nouvelles personnes, se fixer de petits objectifs, voyager pour découvrir la culture du pays d’accueil…  

vos amis dans le pays d’origine, aussi proches soient-ils, ne pourraient pas comprendre. 

Vous ne choisirez pas forcément vos amis, la nouvelle famille en expatriation 

Il est étrange d’arriver dans un pays d’accueil où l’on ne connaît personne, ou du moins quelques contacts que l’on n’a jamais rencontrés. L’expatriation a d’incroyable que, sur place, n’importe où dans le monde, une communauté française ou francophone existe, un excellent point d’entrée. Quels que soient le caractère et la personnalité de chacun, les liens entre des personnes « déracinées » est fort. L’entraide est presque immédiate, il faut la saisir. Quelques semaines ou mois plus tard, des amitiés se façonnent, des affinités se créent. Tant mieux, une nouvelle « famille » qui se met en place autour de l’expatrié. Ces liens sont d’autant plus importants qu’ils vont permettre de vivre une expérience plus sereine. 

Néanmoins, l’amitié en expatriation est particulière. Ce ne sont pas forcément des personnes que vous auriez croisées dans votre pays d’origine et avec lesquelles vous vous seriez liées. Il faut aussi avoir conscience que cela peut ne pas « matcher » avec tout le monde, et ce n’est pas grave du tout. Par ailleurs, certaines amitiés seront éphémères, d’autres s’éteindront doucement après le départ. D’autres encore seront très solides, marquées par une expérience commune que vos amis dans le pays d’origine, aussi proches soient-ils, ne pourraient pas comprendre. 

 

 

Vos enfants seront fortement impactés culturellement

Vous partez avec des enfants, vous leur parlez beaucoup du déménagement, de la nouvelle maison, des nouveaux copains. Vous avez acheté des livres, coché des croix sur un calendrier pour le compte à rebours, fait visiter la nouvelle école etc… Vous a-t-on déjà parlé de l’impact culturel d’une expatriation sur un enfant ? Il est très souvent positif.

Si votre enfant devient un « caméléon culturel », il développera une ouverture d’esprit immense

Expatrier un enfant est un défi et une opportunité immense pour lui : Enrichissement culture, ouverture au monde, voyages…Passés d’éventuels obstacles de langue, d’appréhensions ou de lente prise de repères, il est assez courant que l’enfant se fabrique une forme de culture d’expatriation en s’appropriant un peu de tout autour de lui et de ce qu’il connait d’avant. Il devient un enfant « de troisième culture ». Juliette, une jeune maman expatriée depuis ses 7 ans explique :« Les gens nous appellent les enfants de troisième culture parce que nous avons créé une troisième culture que l'on peut trouver là où les gens sont loin de leur pays d'origine. Cette troisième culture a été nourrie tout au long de ma vie, et encore aujourd’hui dans mon foyer où deux langues et deux cultures cohabitent car je suis mariée à un Britannique. Cela dit, ma culture et mes valeurs françaises ne m'ont jamais vraiment quittées, elles ont juste été interprétées pour s'adapter à différents environnements. ».

Si votre enfant devient un « caméléon culturel », il développera une ouverture d’esprit immense, parlera plusieurs langues de manière innée et sera plus tolérant à la diversité. A l’inverse, son sentiment d’appartenance peut être troublé ; une cohésion familiale est essentielle.  
 

Quel est le but de de mon changement de voie ?

Vous prendrez le temps de rêver ou concrétiser un nouveau projet

Nouvelle vie, nouveau pays…nouvelles perspectives ? Les chiffres ne sont pas précis à ce sujet mais, en 2018, 53% des couples expatriés ont déclaré avoir trouvé/réalisé un nouveau projet. Le fait de partir à l’étranger donne un angle plus grand à ses ambitions.  Il y a ceux qui continuent dans leur métier d’origine bien sûr, et il y a ceux qui se reconvertissent, se forment, et ceux encore qui s’investissent pleinement dans une passion ou un hobby. Dans tous les cas, l’expatriation offre un temps précieux de réflexion et un recul sur soi, et ses envies. 

Avant de se lancer, attention toutefois de se poser les bonnes questions : Quel est le but de de mon changement de voie ? Connais-je les réalités de ce métier ici et dans mon pays d’origine ? De quelles formations ai-je besoin ? Puis-je concilier ma passion et mes besoins financiers ? Quels impacts cela peut avoir sur ma vie et celle de mon entourage ? Si les réponses sont difficiles, un coaching peut être une solution à privilégier. 

Il ne faut pas être dupe, le couple Instagram en expatriation est un leurre

Votre expatriation peut être un échec 

Entre 30 à 50% des missions à l’international échouent selon une étude de 2018. Il est important de le savoir car c’est souvent un aspect de l’expatriation méconnu. Plusieurs raisons expliquent le retour prématuré d’un expatrié : avant tout, la difficulté d’intégration et d’adaptation. Si les voyages de reconnaissance sont souvent organisés, vivre au quotidien dans un pays, avec une culture ou même une langue que l’on ne connaît pas peut être insurmontable, pour l’expatrié, le conjoint et les enfants. 

Une autre raison est l’incompréhension au travail. Le management, le processus de décision ou les collaborateurs sont parfois tellement opposés à soi et sa manière de travailler qu’il devient impossible de mener à bien sa mission. C’est d’ailleurs pour cela que les entreprises mettent en place des formations spécifiques avant et pendant l’expatriation. 

L’échec d’une vie à l’étranger peut s’expliquer aussi par les mauvaises bases de celle-ci. Par exemple s’installer au bout du monde pour sauver son couple. Il ne faut pas être dupe, le couple Instagram en expatriation est un leurre. L’expatriation reste une expérience intense et difficile, et partir en étant fragilisé ou pour fuir les problèmes est bien souvent déconseillé. 

A votre retour, ne vous attendez pas à être le centre de l’attention ou avoir une attention particulière

La distance avec vos proches n’est pas que géographique 

Il y a le moment du départ : “mais pourquoi tu pars, tu n’es pas heureux ? Je ne suis pas rassuré, c’est dangereux là bas, non ?”. Il y a le moment de l’expatriation : “désolé, je n’ai pas le temps de t’appeler ou venir te voir, on s’appelle bientôt…”. Il y a le moment du retour : “alors, tu prévois de fuir où maintenant ?”. Dans tous les cas, l’expatriation ne laisse personne de votre entourage indifférent…et peut créer une certaine distance entre vous. 

Plusieurs éléments permettent d’y voir plus clair dans le ressentiment de vos proches. Votre départ peut inquiéter, décevoir ou faire des envieux. Gardez à l’esprit qu’ils ont le droit de ressentir des émotions, tout comme vous avez le droit d’aller vivre à l’étranger. Entretenir les liens, rassurer et rester authentique permet d’apaiser ceux qui restent. Sur place et pendant la durée de votre expérience à l’étranger, votre vie est intense, mais rappelez-vous que celle de vos proches aussi. Vous allez évoluer physiquement et psychologiquement, eux aussi. Encore une fois, gardez le lien. A votre retour, ne vous attendez pas à être le centre de l’attention ou avoir une attention particulière. Elle n’arrivera probablement pas. Mais la distance qui s’est créée n’est pas une fatalité. L’expatrié va devoir se réadapter en douceur à son cercle familial et amical, quitte à privilégier, dans un premier temps, de se rapprocher d’anciens expatriés. 

Mais, une fois l’euphorie passée et les cadeaux distribués, c’est la désillusion

Vous vivrez une seconde expatriation à votre retour 

Certains parlent d’un choc culturel inversé. D’autres disent que c’est un moment décisif à ne pas manquer, tant au niveau professionnel que personnel. Le retour après plusieurs années d’expatriation (voire décennies) est un moment à préparer. L’expatrié est content de retrouver son pays, ses proches, (« Alors ?? raconte !! »), les plaisirs culinaires etc... Mais, une fois l’euphorie passée et les cadeaux distribués, c’est la désillusion. Un rapatriement n’est pas qu’un déménagement et des obligations administratives à gérer. C’est un déracinement de son pays d’accueil, suivi d’un enracinement dans son pays d’origine. Selon le dernier baromètre de l’expatriation, 34% jugent leur retour difficile pour des raisons professionnelles, et 30% pour des raisons familiales.  

A partir du moment où l'expatrié comprend l’importance du retour, une grande partie du travail est fait. Quelques conseils sont nécessaires pour vivre sereinement le retour. D’abord, il faut y aller par étape. Pour cela, un simulateur a été créé par le ministère des Affaires Étrangères pour s’y retrouver. D’autres organismes sont disponibles comme retourenfrance.fr ou expatsparents.fr . Utilisez ces outils !

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