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Paris-Maroc en stop, deux étudiants racontent leur aventure solidaire et humaine

De Paris aux sentiers corses, en passant par les villages du Maroc, Manon et Selim ont choisi de voyager autrement. Plus de 30 jours de stop, 97 conducteurs croisés, puis trois semaines d’engagement solidaire au cœur d’une association locale. Un périple fait de rencontres qui interroge aussi sur les limites du volontourisme.

Et si un voyage pouvait rassembler sport, solidarité et écologie ? C’est le pari de Manon et Selim, deux étudiants en école de commerce. Partis de Paris en stop, ils ont mis plus d’un mois à rejoindre le Maroc en traversant quatre pays. Leur périple ne s’est pas arrêté aux portes du royaume. Le duo a choisi de consacrer trois semaines de volontariat dans une association locale, puis un dernier défi sportif avec le mythique GR20 en Corse. Entre immersion, liens humains et réflexion sur le volontourisme, les deux étudiants racontent comment ce voyage a transformé leur regard.

Une aventure née du scoutisme

Deux amis issus du scoutisme, une envie de césure et un projet solide. Voilà comment est née l’aventure de Manon et Selim. « Nous avons appris à monter des projets qui ont du sens et qui respectent l’environnement », explique Manon. C’est ce bagage, hérité de leurs années scoutes, qui les a poussés à repartir à l’étranger. Ils avaient déjà tenté l’expérience du volontariat au Rwanda, mais cette fois, ils voulaient vivre quelque chose de différent. Au Rwanda, ils étaient partis en avion et sur place l’impact n’avait pas été à la hauteur de leurs attentes. « Nous voulions faire quelque chose de similaire, mais avec plus de sens, plus de temps et davantage en accord avec nos valeurs », ajoute Selim. De cette réflexion sont nés trois piliers fondateurs, écologie, solidarité et sport. « Nous nous sommes demandés ce qui nous faisait vibrer tous les deux. L’écologie est venue naturellement, et elle s’alliait bien à un projet solidaire, avec un défi sportif en plus », poursuit Manon. Pas à pas, l’idée du Maroc s’est imposée, un pays accessible sans avion, riche de projets associatifs et atteignable en stop depuis Paris.

Lors de l’ascension du Mont Toubkal, avec nos amis rencontrés sur le chemin Xavier et Antoine
Manon et Selim lors de l’ascension du Mont Toubkal, avec leurs amis, Xavier et Antoine, rencontrés sur le chemin

L’autre ingrédient qui les a également guidés est le goût des rencontres. « Nous sommes tous les deux très ouverts socialement et c’était une des raisons qui nous ont poussés à faire du stop », confie Selim. Logés chez l’habitant ou sous la tente, ils ont vécu leur circuit au rythme des rencontres. Manon évoque une exception, « la seule fois où nous avons dormi dans une auberge c’était en Espagne à Santiago de Compostela. Il y a tellement de pèlerins et d’auberges là-bas que ça paraissait presque étrange de ne pas y passer la nuit ».

38 jours de trajet, 97 voitures en stop et d’innombrables rencontres

Le stop a d’abord suscité quelques inquiétudes pour Manon. La présence de Selim a suffi à la rassurer. Ce qui devait être un moyen de transport s’est transformé en véritable expérience humaine. « Finalement, nos plus belles rencontres sont nées du stop », confie-t-elle. Cette expérience a changé son regard. Elle voyage désormais sans appréhension, même seule, convaincue que « le monde est bien plus bienveillant qu’on ne l’imagine ». Selim confirme. Pour lui, le stop agit comme un filtre naturel qui ne laisse place qu’à ceux qui ont envie d’aider. Tous âges confondus, des jeunes aux grands-parents, ils ont croisé une incroyable diversité de profils. « On rigolait souvent en disant qu’on avait retrouvé foi en l’humanité », ajoute-t-il.

« Le stop ça fatigue ! »
                                                                   « Le stop ça fatigue ! »

Leur surprise a aussi été de constater la facilité à pratiquer le stop en France. Trois semaines sur les routes hexagonales leur ont suffi pour battre tous les records. « Nous attendions rarement plus de cinq minutes », s’étonne Selim. Là où nous avons l’image d’un pays fermé ou indifférent, ils ont découvert une culture du stop bien ancrée. « Tous nos parents ou nos grands-parents en ont fait. Même si on en voit moins aujourd’hui, tout le monde sait ce que c’est ».

Trois semaines de volontariat avec l’association Tawaya au Maroc

Avec tous les enfants que nous avons accompagnés lors de notre passage au sein du village de R’bat, dans la vallée Ait Bouguemez
Avec tous les enfants qu'ils ont accompagnés lors de leur passage au sein du village de R’bat, dans la vallée Ait Bouguemez

Après 38 jours de route et quatre pays traversés, Manon et Selim rejoignent le Maroc en bâteau « c’était la seule date butoir de notre voyage ». Au village de R’bat, ils poursuivent leur aventure avec l’association locale Tawaya pour trois semaines de volontariat.

                                                             

Leur quotidien se partage entre soutien scolaire, en appui au travail des professeurs, jeux avec les enfants et immersion dans la vie du village. Chaque semaine, ils retrouvent les mêmes élèves en changeant de classe jour après jour. « En très peu de temps, on tisse des liens très forts », confient-ils.

Les conseils de Manon et Selim pour se lancer dans ces aventures

Lors du premier jour de l’ascencion du Mont Toubkal
Manon et Selim le du premier jour de l’ascencion du Mont Toubkal

Cette expérience a été aussi l’occasion d’affiner leur regard sur le volontariat. Selim insiste sur l’importance de choisir une structure qui répond à un besoin réel, sans remplacer des métiers locaux. Voici leur message : « Avant de se lancer, il faut se renseigner. Ne pas choisir un pays avant de savoir quelle cause défendre ». Manon et Selim n’ont pas choisi le Maroc en premier lieu mais en fonction d’une cause à soutenir. Ils ont d’abord réfléchi à l’endroit où leurs compétences seraient réellement utiles, puis cherché un projet proche et accessible. Pour se garantir une expérience fiable, ils recommandent de passer par des sites fiables comme France Volontaires, de contacter d’anciens participants et de vérifier que le projet correspond vraiment à ses valeurs. « Sinon, on peut vite tomber dans des pièges, payer très cher pour deux semaines qui ne servent à rien », prévient Manon.

                                                             

Derrière ce voyage se cache aussi un an de préparation. Recherche d’associations, entraînements sportifs, montage de dossiers, appels aux sponsors. Deux partenaires les ont soutenus, l’artisan French Light Outdoor, qui leur a fourni du matériel, et la marque PiLeje, qui les a accompagnés financièrement. Dès la préparation, ils ont aussi impliqué deux classes de primaire dans leur ancienne école. Les enfants ont suivi le périple à distance, posé des questions et attendent leur retour pour découvrir le récit en direct. « C'était génial de pouvoir faire ça en étant suivi par des élèves d'école primaire dans notre ville », raconte Selim.

L’un des passages les plus techniques du GR20 : les Aiguilles de Bavella
L’un des passages les plus techniques du GR20 : les Aiguilles de Bavella

Quand leur séjour s’est achevé, il leur restait un dernier défi, le mythique GR20 en Corse, pour conclure un projet pensé comme un équilibre entre dépassement de soi, engagement et rencontres.



 

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