Ils sont près de trois millions. Trois millions de Français à avoir fait le pari de l’ailleurs, dans un monde qui bouge, entre crises géopolitiques, essor du télétravail, et ouverture des frontières numériques. De Montréal à Lisbonne, de Dubaï à Singapour, ils travaillent, ils entreprennent, élèvent leurs enfants et surtout réinventent leur quotidien. Mais qu’est-ce qui rend cette vie ailleurs si irrésistible ? Et quelles en sont les limites invisibles ?
L’étude menée par lepetitjournal.com en avril 2025, repose sur un sondage en ligne auprès de 1.025 Français résidant à l’étranger. Le questionnaire interroge les expatriés sur leur motivation, leur niveau de satisfaction et leurs difficultés.
Partir vivre à l’étranger n’est plus une simple aventure ponctuelle : c’est souvent un véritable choix de vie. Selon l’étude menée par lepetitjournal.com , 80% des expatriés se déclarent satisfaits de leur expérience et plus frappant encore, 87% des expatriés en Asie du Sud Est se disent heureux dans leur nouvelle vie.

Chez les moins de 40 ans, l’envie de découvrir une nouvelle culture est un moteur puissant.
L’ailleurs comme école de vie
Pour 69% des expatriés, l’ouverture d’esprit est l’un des grands bénéfices de cette vie à l’étranger. Le voyage ne se limite pas à un changement géographique : il bouleverse la manière de voir le monde. La qualité de vie est également un moteur important, mentionnée par 62 % des répondants. Entre le climat, la convivialité locale, ou la sécurité. Enfin pour 65% des expatriés, ce sont les rencontres humaines qui marquent le plus cette expérience. La richesse des échanges interculturels, les amitiés nouées à l’autre bout du monde. Chez les moins de 40 ans, l’envie de découvrir une nouvelle culture est un moteur puissant.
"Notre rôle est d’informer et d’orienter les futurs expatriés, pour mettre toutes les chances de leur côté", résume Hervé Heyraud, fondateur de lepetitjournal.com.
Ils sont partis pour essayer ils restent par conviction
Pour une large majorité, l’expatriation ne se contente pas de tenir ses promesses, elle les dépasse. Même le contexte géopolitique mondial, pourtant tendu, ne semble pas entamer leur sérénité : 68 % estiment qu’il n’affecte pas leur quotidien. Pour certains, il renforce même leur envie de rester. Ces données traduisent une fracture douce mais réelle : celle entre un pays de naissance resté figé dans ses complexités administratives et sociales, et une vie à l’étranger perçue comme plus fluide, plus riche, plus libre.

Les expatriés interrogés sont quasiment unanimes (99,6%) à recommander une préparation administrative rigoureuse.
Zones d’ombre d’un rêve maîtrisé
Mais cette expérience n’est pas sans difficulté : le système de santé est jugé insuffisant dans plusieurs régions, notamment en Amérique du Sud, où ce constat est particulièrement fort. Le coût de la vie jugé trop élevé peut refroidir les enthousiasmes, notamment en Amérique du Nord. Sur le plan émotionnel, le mal du pays touche davantage les femmes et reste plus fréquent dans les pays anglo-saxons.
Pour autant, ces obstacles ne freinent pas la détermination des Français de l’étranger. Bien au contraire. Ils sont quasiment unanimes (99,6%) à recommander une préparation administrative rigoureuse. Près de la moitié (48%) conseillent aussi d’apprendre la langue du pays d’accueil, et beaucoup insistent sur l’intérêt d’échanger avec d’autres expatriés. Enfin, ils sont nombreux à penser qu’il faut être prêt à changer totalement de regard sur le pays où l’on s’installe.

La Maison de l’expatriation : un lieu pour mieux partir : Pour accompagner cet engouement, lepetitjournal.com a lancé la Maison de l’Expatriation, située au 16 rue Louise-Émilie de la Tour d’Auvergne à Paris. Ce lieu gratuit et ouvert à tous jusqu’au 17 juillet 2025 permet d’assister à des conférences, tables rondes et entretiens individuels pour mieux préparer son départ : santé, fiscalité, scolarité, retraite, choix de la destination. Des experts répondent aux futurs expatriés et les accompagnent concrètement dans leur projet. "Nous souhaitons vous remercier pour le temps que vous nous avez accordé lors de notre rencontre. L’échange a été très enrichissant et nous sommes repartis bien plus sereins, avec de nombreuses informations, des conseils précieux et plusieurs pistes à explorer pour la suite. (Tulin et Ugur)”

Et s’il n’y avait plus de raison de rentrer ?
Pour une large part des expatriés, l’idée même de rentrer en France ne se pose plus. Quelles que soient les défis du quotidien à l’étranger, elles ne semblent en rien freiner leur détermination à rester loin de l’Hexagone. Ainsi, 27 % déclarent ne pas envisager de retour. Ils sont partis avec des doutes, ils vivent aujourd’hui avec des certitudes. L’ailleurs a pris racine en eux. Et la France est une page tournée, parfois sans regret...