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Club V.I.E : l’histoire d’un groupe WhatsApp devenu repère pour les V.I.E à Londres

Ils sont plus de 300 à Londres et se sentent parfois dépassés par l’immensité de la capitale. Ces jeunes font partie de la ville et Wendy Degrémont l’a bien compris. En 2022, elle crée un groupe WhatsApp sans se poser de questions. Trois ans plus tard, ce même groupe permet à des centaines de jeunes de se rencontrer, d’échanger et de s’amuser dans une ville propice aux festivités : "D’ailleurs, j’ouvre le groupe à tout le monde : V.I.E, stagiaires, Français de passage… L’important, c’est juste d’être sympa." 

À Londres, la profusion d’activités peut rapidement désorienter les nouveaux arrivants. Certains s’adaptent vite aux sorties londoniennes, d’autres moins. Wendy Degrémont permet à n’importe qui de sortir de sa routine. De sa propre volonté, en tant que bénévole, elle anime une fois par mois les soirées “CLUB V.I.E”, où elle réunit 20 à 80 jeunes désireux de rencontrer du monde.

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Vivre à Londres, entre complications et résignation

Wendy Degrémont découvre le dispositif V.I.E en 2010, et l’idée ne la quitte plus : un jour, elle partira à l’étranger. Après un passage à New York comme jeune fille au pair, puis un contrat dans un théâtre qu’elle refuse de transformer en CDI, elle s’accroche à son objectif. La pandémie interrompt ses plans, mais un jour, “un commentaire sarcastique de mon père me met au défi : ‘Tu le feras où, ton V.I.E, en Auvergne ?’”. Elle relance ses candidatures et y croit.

“Sur LinkedIn, je réponds à un CDD d’un mois à HEC, je précise d’entrée que je refuse les CDI et que je veux un V.I.E. Le courant passe, plusieurs CDD s’enchaînent. Puis une RH me dit : ‘Un poste se libère à Londres’.” En une semaine, Wendy trouve un logement, organise son départ et franchit la Manche. “Je commence 10 jours avant la limite d’âge du V.I.E. Dix jours après mon arrivée, nous sortons de la quarantaine et l’ancien Premier ministre Boris Johnson annonce un nouveau confinement. Retour à la case départ.”

La naissance du Club V.I.E

Les six premiers mois se déroulent entièrement en ligne. Wendy sympathise avec une autre V.I.E qui lui envoie le lien d’une réunion Business France, à laquelle elle n’était pas conviée. Elles décident alors de créer un petit groupe WhatsApp. “À l’été, on organise un pique-nique : on est huit et passons un bon moment, et puis le groupe retombe.”

“Un an après mon arrivée, devant Emily in Paris, je me demande : ‘Mais comment peut-on se faire des potes aussi facilement ?’ J’ai un groupe WhatsApp : je décide donc de lancer un verre le dernier vendredi de chaque mois, sans minimum de consommation, dans des bars que je sélectionne moi-même.”

Lors de sa première soirée, elle réserve pour quinze personnes : soixante viennent. “Très clairement, le bar était débordé et l’atmosphère indescriptible.” Les jeunes Français installés à Londres avaient visiblement besoin d’un point de rencontre clair…Depuis, Wendy accueille chaque nouvel arrivant et le concept s’installe rapidement. Certaines soirées rassemblent vingt personnes, d’autres quatre-vingt. “Des couples se forment, des colocs se créent, des groupes d’amis naissent. Pour ceux qui ne restent qu’un an, ça change complètement leur intégration”, souligne Wendy.

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No V.I.E, No Party ?

Le Club V.I.E Londres n’est pas réservé aux V.I.E. Stagiaires, Français de passage ou alumnis sont aussi les bienvenus. L’objectif de Wendy est simple : créer des rencontres authentiques. Cette année, elle lance un week-end à Édimbourg : neuf participants et la rencontre des rares V.I.E locaux, ravis de se sentir enfin intégrés. Quatre ans après la première soirée, Wendy continue d’animer ce réseau bénévolement : “Ce n’est pas le statut qui compte, c’est la bienveillance et l’envie de rencontrer du monde.”

Quand Business France reconnaît l’énergie déployée sur le terrain

Depuis deux ans, Business France relance officiellement les clubs V.I.E. “Ils ont identifié que j’étais déjà celle qui animait la communauté à Londres, et m’ont nommée présidente du club V.I.E local. Avant, je faisais tout ça seule, sans même savoir qu’un club existait.” Le dispositif devient alors structuré : invitations officielles, échanges réguliers, outils de communication, réunions internationales avec les autres présidents de club. “Ce n’est plus juste un titre symbolique : c’est utile et soutenu”, résume-t-elle.

Reste un problème : Wendy est seule à maintenir le club à Londres. Dans une communauté où l’ambiance repose largement sur la personne qui accueille, la relève n’est pas simple. À ce titre, elle teste même des soirées avec des groupes partenaires comme les Jeudis Frenchies, avec une petite technique  : “Avant de proposer un partenariat, j’y vais toujours moi-même, incognito, pour sentir l’ambiance. J’ai vraiment envie de garder le même état d’esprit bienveillant que dans mes soirées.”

Les V.I.E en sortie

Un groupe de Français à Londres qui s’autorégule

Le groupe WhatsApp du Club V.I.E, qui comptait huit membres à ses débuts, approche aujourd’hui les mille membres. “Mais la force du groupe reste sa bienveillance. Comme j’ajoute chaque personne à la main, ça évite les spams. C’est du boulot, mais ça garde le côté humain.”

Pour le week-end à Édimbourg, un nouveau V.I.E motivé lui a prêté main forte et elle espère que d’autres suivront. Cette difficulté à déléguer vient aussi du fait qu’organiser une soirée ne prend qu’une heure pour Wendy. Connaître les bars, gérer les contacts, envoyer les messages… “C’est mon métier”, confie la responsable Programmes et Événements chez HEC Paris.

Structurer, fédérer… et donner du sens

Si le modèle des clubs ne prévoit aucun bénéfice, certaines marques commencent à s’y intéresser. “Une V.I.E chez Maison Ferrand a déjà sponsorisé une de nos soirées”, raconte-t-elle. Elle prépare également un gala, avec une idée précise : “J’aimerais vraiment avoir une dimension solidaire : lever des fonds pour une association ou financer une bourse étudiante. Cela donnerait un vrai sens à l’événement.”
Pour les soirées mensuelles, Wendy reste fidèle à sa simplicité : arrivée à l’heure, pancarte “Réservé Wendy” et elle attend. “Même si je réserve pour 19h, les Français arrivent rarement avant 21h”, sourit-elle. Les premiers à se présenter sont souvent les nouveaux ou les timides, mais grâce à son expérience en théâtre, elle repère ceux qui n’osent pas parler. “Il suffit d’un regard, d’une question simple, et hop, la conversation démarre. Je n’ai jamais vu quelqu’un finir la soirée tout seul. D’ailleurs, mon objectif n’a jamais été de remplir les soirées à tout prix. C’est la qualité qui compte,” résume-t-elle.

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