Carte de sécurité sociale, permis de conduire, école publique… Les Français fraîchement installés à New York doivent rapidement se confronter aux rouages de l’administration locale. Moins familière mais souvent plus efficace qu’il n’y paraît, elle fonctionne selon des codes bien précis qu’il vaut mieux connaître pour éviter les mauvaises surprises…
La plupart des français fraîchement arrivés à New-York doivent se confronter rapidement aux services administratifs locaux, ne serait-ce que pour obtenir la carte de sécurité sociale, précieux sésame sans lequel il est difficile ou impossible d’ouvrir un compte en banque, de déclarer ses impôts ou de passer un permis de conduire local.
Ils ont en outre en tête, la manière de faire avec l’Administration française et se posent légitimement la question de savoir si ça va se passer de la même façon ou non avec les services administratifs américains?
Ils peuvent également être influencés par des réflexions négatives venant d’expatriés déjà sur place et qui peuvent s’étendre davantage sur l’incompétence et l’inefficacité supposées de l’Administration locale ou nationale, plutôt que sur ses aspects positifs.
L’une des caractéristiques de l’Administration US, c’est que si toutes les démarches peuvent se faire ou s’initialiser en ligne, le non initié peut se trouver rapidement désorienté par le nombre de formulaires disponibles (forms), tous dotés de numéros sans signification évidente, assortis de notices explicatives rubriques par rubriques, et dont la foison est de nature à perdre ou à jeter la confusion dans nombre d’esprits.
Un autre élément de surprise, à la différence de l’Administration française, c’est qu’il y a des gardes armés en uniforme dans l’ensemble des services administratifs, et qu’ils sont tout sauf des plaisantins.
La rédaction de LePetitJournal.com vous livre ses réflexions et conseils à la lumière d’expériences vécues par son propre réseau sur place.

Faire ses premiers pas avec la Social Security Administration (SSA)
Le but bien sûr est d’obtenir sa carte de sécurité sociale, pour soi-même et sa famille, ce qui pré-suppose d’avoir un statut légal d’immigration accordant le droit de travailler aux États-Unis. Ce n’est qu’une fois les documents requis réunis (passeport, certificat de naissance,…) et les formulaires pré-remplis qu’il est conseillé de se rendre dans un bureau local de sécurité sociale, si possible après avoir pris un rendez-vous préalablement.
Sans rendez-vous, l’attente peut être longue, et il n’est pas rare de devoir passer une bonne demi-journée assis, ou partiellement debout, dans une salle bondée. Une fois obtenue un numéro de sécurité sociale, les visites suivantes dans les locaux de la SSA se passent de façon plus fluides, en utilisant les bornes d’enregistrement présents dans chaque locaux et qui permettent de vous identifier, de déclarer le motif de votre venue et d’être reconnu par le système avant même de parler à un employé d’un guichet.
Passer son permis de conduire US avec le Department of Motor Vehicles (DMV)
Aux États-Unis, le permis de conduire américain (Driver’s licence) est utilisé comme une pièce d’identité officielle (I.D.) et figure parmi les documents les plus demandés au quotidien. La possession d’un permis de conduire français ou d’un permis international n’est plus valable au delà de 3 mois de résidence et il convient ensuite de passer un permis US. Dès lors, le postulant va devoir se conformer au process du Department of Motor Vehicles (DMV) pour successivement passer le code et obtenir un Learner permit, et ensuite réussir le “road test” qui se passe presque toujours autour de quelques rues du Bronx, dans le cas de New York. L’ensemble de ce processus est plutôt bien géré par le DMV même si le passage du code prend du temps, y compris sur prise de rendez-vous, fortement conseillé, compte tenu de l’affluence quotidienne que ce département administratif connaît. Le road test en lui même consiste à faire le tour de quelques blocks, de faire un créneau sans toucher le trottoir, et d’être capable de faire demi-tour dans une rue en trois manoeuvres seulement.
Porter plainte dans un commissariat (precinct) de New York Police Department (NYPD)
Si vous êtes victime d’une arnaque quelconque, d’une agression de quelque nature, ou si vous êtes impliqué dans un accident de la circulation, vous allez devoir appeler le 911 ou vous rendre directement dans un commissariat de police. L’accueil est en général impersonnel mais professionnel. En cas d’accident de la circulation, même sans blessé, le bon réflexe est de composer immédiatement le 911, le constat à l’amiable n’existant pas vraiment, et de ne pas déplacer les véhicules impliqués avant l’arrivée d’une voiture de police. Pour les délits, un détective se chargera de votre affaire, du NYPD ou du FBI selon la gravité des faits.
Inscrire ses enfants dans une école publique
Compte tenu des coûts exorbitants de scolarité dans les écoles privées de New York, beaucoup de parents expatriés sont tentés d’inscrire leurs enfants dans une des écoles publiques gratuites de la ville ou de l’État. Cependant une question les hante: la qualité de l’enseignement et le contenu des programmes sont ils à la hauteur, compte tenu de la mauvaise réputation que traîne cet enseignement public?
La réponse dépend assez largement du quartier où vous habitez. Dans Manhattan et certaines parties des 4 autres boroughs de NYC, la qualité des écoles publiques est au rendez-vous et même l’excellence pour certaines high schools, telles que Stuyvesant High School, Baruch College, Bronx High School of Science, Eleanor Roosevelt High School, ou Fiorello H. LaGuardia High School of Music & Art and Performing Arts.
Pour le reste, le meilleur peut côtoyer le pire, mais les parents doivent abandonner toute idée préconçue, se renseigner de près avant de choisir où inscrire ses enfants, sachant que de ce choix peuvent découler des économies considérables, sans nullement mettre en péril l’éducation de vos enfants.
Se faire hospitaliser à l’hôpital public
Bien que ce soit peu connu parfois de la communauté expatriée, les hôpitaux publics existent à New York City et n’ont pas à rougir de la comparaison avec leurs homologues du privé quand à la qualité des soins, des équipements médicaux et des programmes d’enseignement et de recherche. Leur principal atout est leurs coûts très abordables, basés sur leur mission de fournir des soins de santé de qualité à tous, indépendamment de leur statut socio-économique et de leur police d’assurance. La principale différence avec le privé portant essentiellement sur le niveau des services d’hôtellerie et de restauration associés.
Les cinq meilleurs hôpitaux publics de la ville sont respectivement, Bellevue Hospital et Harlem Hospital Center sur Manhattan, Lincoln dans South Bronx, Woodhull à Brooklyn, et NYC Health + Hospitals dans le Queens.
A l’image du subway de NYC, l’Administration locale fait le job et plutôt bien, compte tenu de sa charge quotidienne et des moyens alloués
Si les différents services administratifs de la ville de NYC, de New York State ou de l’État fédéral, sont plus impersonnels, impressionnants par leur taille et leur fréquentation, déroutants par la rigidité de leur process, que les administrations françaises, on arrive toujours à obtenir ce qu’on recherche, avec satisfaction, pour autant qu’on accepte de suivre à la lettre leurs procédures et de comprendre que râler contre leurs employés peut conduire très vite ici à se faire embarquer par leurs services de sécurité et de se retrouver au poste!